Gaston le Lapin est un personnage fictif dont les aventures ont été confectionnée sur à un délire collectif des membres de Coucougamin.
L’heure de la chandeleur approchait à gros flocons.
Gaston le Lapin était persuadé que sa voiture à voiles pourrait surmonter ce cap, mais malheureusement son imperméable n’était pas fait pour lui déplaire, et l’inquiétude lui faisait froncer les oreilles…
“Les oreilles qui froncent” s’exclameront quelques incrédules en mal d’adages libidineux. “Mais ça ne fronce pas, les oreilles ?”
A cela j’ai une anecdote. Mais le professeur Coing vous en entretiendrai bien mieux que moi et de toute façon là n’est pas la question. Pourquoi seuls les sourcils seraient-ils capables de froncer ? Et pourquoi seuls les yeux pourraient-ils cligner ? Un bon clin de coude, au moins, ça nous simplifierait la vie. Mais les gens sont hostiles au changement. Or, Gaston le Lapin est un rebelle cybernétique rempant, ce qui explique pourquoi ses oreilles froncent. Tenez-le vous pour dit et on n’en parle plus : on ne va pas se fâcher pour ça.
Gaston était donc terrorisé à l’idée monopausistique de rater sa jouyeuse entrée chez son garagiste, tout ça à cause d’une voiture à voiles allergique à la chandeleur. Gaston le Lapin est seul maître de son destin, et il décida de la prouver à nouveau en allant acheter une tarte au riz d’occasion chez son coiffeur ; un geste humaniste qu’on ne rencontre pas tous les jours, c’est ce que lui dit son coiffeur, qui avait oublié qu’il était mort depuis deux jours, à la grande stupéfaction de Toots Thielemans qui était venu lui faire son ménage de l’an 2000.
Sortant de la bijouterie de son coiffeur avec sa tarte au riz sous le bras, Gaston savait qu’il risquait de rencontrer des agents de la sécurité, hygiène et embellissement du lieu de travail déguisés en moulins à café sur sa route. A coup sûr, il serait contrôle positif à la tarte au riz, et sa carrière de vidangeur de poulet à la napolitaine serait brisée en moins de temps qu’il n’en faut dire pour dire “rodomontade”.
Pour s’exorciser, il dit “rodomontade” tout haut ; c’était toujours ça de pris, car essayez toujours de placer un mot pareil dans une conversation… Gaston décida de faire un détour par un raccourci qui contournait la ligne droite du chemin le plus court d’un point à un autre, mais à l’envers, pour brouiller les pistes.
Il s’avança sur la chaussée, cria “Taxi“, et Luc Besson apparu devant lui. Gaston vit que c’était mauvais, alors il éplucha Luc Besson, et en fit une paire de bottes à talonnettes, ce qui lui donnait un air pédonculé. Particulièrement parce qu’il les portait sur ses oreilles.
C’est alors qu’à sa propre surprise la nuit tomba avec un bruit épouvantable et se cassa la clavicule. Un souffle gazeux l’environnait et rendait pourpre la moindre ombre famélique. Un sifflement exigu lui fit tinter l’oreille dans une gamme chromatique qu’il ne connaissait pas. Ou plutôt qu’il n’avait pas entendue depuis dix mille ans.
Gaston s’inquiétait.
-“Je suis inquiet”, dit Gaston avec à propos et un accent corse, qui n’était pas le sien mais qu’il développa sur le moment pour le seul plaisir de faire un zeugme.
C’est alors qu’au-delà du 18 rue la montagne, une grande masse métallique s’avança, toutes antennes et prises d’air dehors.
-“Albator !” s’écria Gaston.
C’était Albator. Gaston était vif. En effet, cette masse métallique aussi sifflante que susnommée, c’était le bel Atlantis, c’est son vaisseau, BeBop, Nausica sont avec toi. Albator… La muqueuse oculaire de Gaston s’imprégna d’une substance aqueuse et salée… Son ami Albator, qu’il n’avait pas revu depuis le couvent, quand ils étaient en colonie de vacances… Le merveilleux Albator, à qui il avait crevé un oeil “pour voir ce que ça fait”. Albator, qui lui avait acheté un slip pour son quatorzième anniversaire. Albator, qui l’avait tondu jusqu’aux coudes lorsqu’un kangourou mexicain lui avait refilé des poux.
Que de souvenir. Des étreintes furtives dans les douches, des torses qui claquent l’un contre l’autre. La première fille. Le premier Irish Coffee. La première danse avec les loups. Le premier camion-citerne… L’Atlantis s’approchait du sol avec la lenteur d’un douanier qui fouille votre sac à l’aéroport. Le pont-levis du merveilleux vaisseau s’abaissait lentement avec un grincement de noix sur du velours côtelé. Une silhouette familière s’vança vers Gaston.
-“J’peux te déposer kêk’part, collaud ?” dit le capitaine au coeur d’or avant un accent carolo-sylvidre caractéristique
-“Emmène-moi à Venise, vieux sapajou monoculaire !” répondit Gaston, la larme au poignet dans la voix
-“T’es fou, m’fi ? Y’a plein d’eauwe !” répondit Albator avec ses oreilles.
-“Fais-moi monter, mon bel étalon, et je te montrerai qui est la lune, de nous deux !”
Ils tombèrent dans les bras l’un de l’autre de l’un de l’autre de l’un de l’autre d’Alain Delon de Christophe Delautre (il faut dire qu’il s’étaient fait greffer quelques membres supplémentaires pour faire tendance)
-“Albator, mon beau capitaine, emmène-moi là où la chandeleur est plus unie que la goutte d’eau qui dépasse de la gouttière de l’univers !” implora Gaston sur un ton implorant.
-“Pas de problème, juste le temps de passer un coup d’éponge sur le pare-brise et roulez jeunesse !” dit Albator, se retroussant les coudes et sortant de son coffre à outils une énorme spatule à centrifuger les singes.
-“Qu’est-ce que tu vas faire avec ça ?” demanda Gaston.
-“Ben… C’est la chandeleur. Je vais faire des crêpes.”
Gaston était repris par les force du mal. Survivra-t-il ? Vous le saurez bientôt dans le prochain épisode…
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