Gaston le Lapin est un personnage fictif dont les aventures ont été confectionnée sur à un délire collectif des membres de Coucougamin.
Note : ce nouveau volet des aventures de Gaston le Lapin a été écrit par Hugues Legrain |
– Une cigarette ?
– Non merci, j’en ai déjà une à la maison.
Chintok Ninja ne savait plus quoi faire. Son ami Gaston souffrait visiblement d’un abcès au moral, dû sans doute à une consommation exagérée de troglodyte au chocolat. Et lui, son ami de toujours, avec qui il avait combattu les hommes araignées, parcouru les steppes arides de Bioul à Blankenberk, étamés des kilomètres de spaghetti et brisés bien des cœurs au cours de leurs multiples nuits endiablées au Paladium de Baisy-Thy, lui, donc, ne pouvait rien faire.
Quelle sensation horrible de ne pas pouvoir soulager un ami dans la tourmente ! C’est un peu comme quand on joue au «rasoir bridgé », qu’on a deux vatous, que l’adversaire n’a plus que trois triangles et qu’il relance de dix…la seule solution, c’est de ménagé ses grosses pièces et d’acheter la rue Neuve. C’est ce que, en fin stratège, Chintok Ninja effectua…
– Si on allait au Congo ?
– On ne trouvera jamais de pamplemousses pyrogravés à cette heure si…
Chintok Ninja sorti alors un coupe mousse et trois kilos de filet américain aux myrtilles. Le visage de Gaston s’illumina immédiatement : « C’est partiiiii ! »
A peine furent-ils arrivés qu’ils tombèrent sur un autochtone dont la couleur de peau évoquait à coup sûr une tendance à l’anisotropie testiculaire. Méfiance, donc.
« Jambo, habari ? » se risqua Gaston.
L’autochtone rétorqua : « Bonjour, braves gens. Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour votre prononciation on ne peut plus correcte de notre magnifique idiome qu’est le swali. Il est malheureusement de coutume que les étrangers maltraite la langue de M’bo Tsha Pia, notre célèbre peintre et dramaturge trop tôt disparu, et dont le style mélancolique fait irrésistiblement pensé à votre El Chato européen, symbole du néo classicisme s’il en est. Mais trêve de bavardage, je manque à tous mes devoirs. Voulez-vous une clé de douze boukannée ? »
Bien que ravi par tant d’égard, Gaston rétorqua qu’il essayait d’arrêter, tout en se demandant pourquoi l’on utilisait encore ce style d’accessoire pour se masser les rotules au lieu du traditionnel et bien plus pratique tromblon à capacité variable. Sans doute fallait-il voir là la manifestation concrète du développement technologique à deux vitesses que les grands voyageurs ne peuvent que constater lors d’un périple dans l’hémisphère Sud. Dans une telle situation, l’expérience montre qu’une réponse calme et polie contribue souvent à l’instauration d’une relation durable, basé sur le respect mutuel et la reconnaissance de la culture d’autrui.
Chintok, beaucoup plus primaire, déclara qu’il n’en avait rien à kicker de sa clé boukannée à la con et que si il continuait à l’emmerder, il se retrouverait avec les couilles à la place des molaires et le trou d’cul bourrés d’enclumes et de tondeuses à gazon.
Etait-ce parce que l’autochtone effectuait de grands gestes désordonnés, la bave au lèvre, se mutilant le torse au chalumeau, ou était-ce l’arrivée impromptue d’un détachement blindé et d’un porte-avion nucléaire de dernière génération, toujours est-il que le sens inné et hyper développé de la psychologie de Gaston lui fit pressentir que l’atmosphère risquait de se gâter.
Il susurra à l’oreille de Chintok Ninja, qui ne s’était rendu compte de rien et qui continuait calmement à souder un parapluie sur une cannette d’aquarius en fredonnant poétiquement la version remixée par Laurent Blondel de « Territorial pissing » de Nirvana, qu’il valait mieux déguerpir au plus tôt.
A peine eut-il prononcer ces mots qu’il ressentit les vibrations d’une explosion thermo nucléaire et qu’il vit son ami Chintok Ninja se répandre en une flaque purulente faisant inévitablement penser à l’isomérisation d’un complexe cationique de cyclohexopentane de wolframite par du saindoux chauffé à blanc.
De retour dans la caisse de jauges à pont de Wheastone qui servait de maison de vacance à Gaston, Chintok Ninja jura, mais un peu tard, que l’on ne le prendrait plus à remonter le moral de Gaston parce que ça finissait toujours mal. Gaston le lapin s’allongea dans sa cloche à fromage, en sirotant de l’huile de friture et en fumant une scie-sauteuse, et il se dit intérieurement que, décidément, il ne voyait pas comment il allait s’habiller pour aller à la pêche aux cardigans en laiton avec son patron le week-end prochain.
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