Fer

Parce qu’il faut bien définir une catégorie qui reprend les thèmes qu’on n’a pas su classer ailleurs… Chroniques ou délires inclassables, voici le tiroir sans étiquette ni poignée…

Vous aurez certainement remarqué que je me suis fait plus discret ces dernières semaines, et que mes dernières publications impliquaient l’une ou l’autre visite en milieu hospitalier. Rien de tel qu’un petit récit pour donner un peu de contexte à tout ça…

Cette ère covid-19 est définitivement une expérience qui ne peut être comparée à rien de connu. Rester enfermé pendant des mois, travailler sans sortir de chez soi, ça reste quand même une expérience à laquelle on ne pouvait pas être réellement préparé. Ca a bien fonctionné pendant pas mal de temps, et je n’ai pas été avare de récits divers. Par contre depuis le début de l’été, il y a eu des changements. J’ai commencé à ressentir les symptômes d’une fatigue chronique qui semblait ne jamais vouloir passer. J’ai essayé de mettre ça sur le compte du stress ou de ce contexte viral anxiogène, mais après un retour de vacances où j’aurais dû me ressourcer, rien n’allait mieux, au contraire.

A ce moment un autre symptôme est venu s’ajouter à la liste : un affaissement extrêmement brutal de mes facultés de concentration à tout niveau. A l’énergie physique d’une moule mi-cuite est venu de greffer une capacité de concentration digne d’un poisson rouge. Empaillé. Ce qui, dans ma spécialité professionnelle, est tout simplement invivable. Genre le gars qui oublie des courses sur le tapis de caisse ou qui retrouve ses lunettes dans le frigo.

Finalement alarmé par la situation, j’ai été consulter, mais mon état général semblait correct. Une seule anomalie constatée : je suis en état d’anémie. Mon sang ne contient plus assez de fer. OK, c’est assez paradoxal dans cette période où une spécialiste de la métallurgie est apparue dans ma vie, mais on n’en est plus à un symbole près. Bien que j’eusse tenté une cure de boudin noir à tous les repas (le vampirisme n’étant pas reconnu comme thérapie), ça n’allait pas mieux. J’ai même eu droit à un épisode assez absurde de perte de connaissance qui m’a emmené aux urgences, et pour lequel à nouveau on n’a identifié aucune cause franchement évidente outre un mélange stress / canicule.

J’ai entamé un genre de marathon d’examens en tous genres : EEG, Scanner, IRM, échographie doppler, prises de sang multiples, analyse de selles, etc……….. En gros rien de totalement concluant, à part quand même une anomalie un peu préoccupante : mes étrons contiennent un peu de sang. Ce qui expliquerait l’anémie, qui expliquerait à la fois cette fatigue chronique et ces facultés de concentrations qui partent en eau de boudin. (Noir. Sans sucre.) Je n’ai pas de cancer, mon bilan neurologique est normal, je n’ai pas de diabète ou d’anomalie quelconque, je n’offre l’asile à aucun virus ni bactérie et finalement à part un taux de cholestérol dans la norme de mon âge, mon bilan médical est celui d’un homme de 40 et pas de 50 ans. Sauf que j’ai pas assez de fer dans le sang et que je chie un tout petit peu de sang, ce qui n’est même pas visible.

Ces dernières semaines, j’ai eu quand même la possibilité d’entamer une cure de suppléments de fer. Pendant une semaine, mon horizon a commencé à s’éclaircir. Mais j’ai vite dû arrêter pour ne pas perturber les examens qui m’ont été prescrits. Et après à nouveau une semaine sans fer, me revoilà dans le même état qu’à la rentrée scolaire.

Traiter mon cas avec du fer serait juste un pansement. Pour éliminer tout autre risque, et sachant que j’ai quand même une fuite sanguine quelque part dans ma tuyauterie, je me suis vu prescrire une coloscopie ET une gastroscopie en même temps. J’espère juste que ce ne sera pas fait avec le même tuyau. Ca s’accompagne malheureusement d’un régime alimentaire un peu bizarre d’ici là, mais aussi d’une nouvelle interdiction (temporaire) de me réparer avec des suppléments de fer……..

C’est donc une période vraiment bizarre. Je ne sens pas vraiment malade. Mais je suis constamment fatigué. Et j’ai vraiment beaucoup de mal à me concentrer. C’est embêtant aussi pour le cursus que j’ai entamé, mais les cours sont des séances de trois heures, et la matière est surtout du récap, donc je tiens dans mes limites admissibles, mais je suis incapable de les forcer.

Donc voilà : ce vendredi 9 octobre, j’aurai l’immense joie de me faire visiter le système digestif par ses deux orifices, histoire d’aller voir si cette séance de spéléo trouvera un polype qui saigne ou un ulcère qui ne me cause pas de douleur, et finisse de me rassurer sur la situation. Ca me donne l’occasion d’aller faire des examens plusieurs fois par semaine. En tant que ré-étudiant, c’est pas si surprenant, mais par contre je ne comprends pas le système de cotation du corps médical. Comment on réussit un examen médical avec une plus grande distinction ? Est-ce qu’il y a un système de dispenses ou de crédits ? On peut prendre des cotes de présence ? Mystère absolu.

Conclusion : si vous avez tenu jusqu’au bout de la lecture de cet article superfétatoire, c’est donc probablement que vous en avez quelque chose à fer.
Vous m’en prêtez un peu ?

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