galahad seas of change

Amateur de musique depuis tout petit, j’ai aussi des chose à dire sur le sujet… Chroniques de concerts ou coups de coeurs divers, cette rubrique sent les notes.

DO IT PROGGY STYLE.

Je suis fan de rock progressif, et ça depuis longtemps. Quand je dis longtemps, c’est pas une figure de style. Ça date d’une claque musicale prise dans la figure de mes oreilles un jour de l’automne 1989 quand un ami m’a fait découvrir Marillion. Bien qu’ayant (selon moi, hein, d’autres avis pourraient nuancer !) quand même des horizons musicaux pas trop restreints, il s’agit d’un genre que mes oreilles fréquentent avec une assiduité féroce jamais démentie depuis lors. Le but de l’article n’est pas de vous présenter le genre, ça fera peut-être l’objet d’une autre publication, mais bien de vous sensibiliser à cette plaque-ci et rien d’autre.

Bref, depuis pas loin de trente ans, je navigue allègrement parmi les notes “compliquées”, “tordues”, “alambiquées” de ce proto-genre où d’autres que moi ont essayé de ranger tout et n”importe quoi ; j’ai exploré une quantité d’artistes assez considérable dans toutes les époques depuis celle où le genre est supposé être né, c’est à dire vers la fin des années 1960, juste un petit poil avant ma propre naissance. Nanti de cette expérience, et en toute humilité, faut déjà y aller pour amener un groupe inconnu de mes oreilles malgré plus de 20 ans de carrière. Hé ben pourtant c’est ce qui est arrivé avec Galahad

galahad seas of change

OH MY GOD, WHAT’S THAT THING ???

Lecteur boulimique depuis quelques années des chroniques pondues par le hautement recommandable site “Music Waves“, v’là t’y pas que l’année passée je tombe sur la chronique de leur album précédent, “Quiet Storm“. Très bon album extrêmement acoustique, j’y ai jeté un tympan assez discret, mais sans plus, je dois bien le reconnaître.

Et puis il y a quelques semaine, hop, chronique de la dernière galette, “Seas of Change“. Et là, je suis happé instantanément par le concept. Un album de 45 minutes avec un seul titre, déjà, dans le principe, ça n’est quand même pas si courant. Et quoi ? Un album qui traite du Brexit ??? Et une plage (normal pour un pays insulaire, vous me direz) qui donc ne va traiter que de ça en boucle ? Et MW lui colle un 5/5 ? Fichtre, diantre, voilà qui mérite l’attention.

Ce qui me tripote c’est que j’aie réussi à passer d’un groupe qui depuis son premier album “Nothing is written” sorti en 1991 cisèle un rock progressif où se mêle des atmosphères qui me rapprochent de tant de groupes que j’adore comme IQ ou Arena et qui porte un nom qui aurait de toute façon aiguisé mon appétit pour les légendes arthuriennes. Mystère absolu, ratage inopiné ? L’univers est mystérieux, mais je ne cesse de répéter qu’il a de l’humour : peut-être attendait-il juste le moment où j’étais totalement prêt à l’aborder en étant totalement réceptif. Petit comique cosmique, va.

Galahad, c’est avant tout un chanteur très charismatique, une voix qui vous saisit sans pour autant vouloir en faire des tonnes. Le chanteur Stuart Nicholson vous emporte par sa chaleur et son timbre tout en harmonie. La section rythmique est également d’excellente facture, mais que dire des claviers… Galahad, ce sont des nappes qui vous emportent dans un tourbillon d’univers harmoniques d’une fluidité totale, des enchaînements impeccables, et des morceaux accolés passant d’ambiances acoustiques au quasi heavy metal en passant par des touches d’électro. Ca glisse, ça s’enchevêtre, ça tient, ça colle, c’est tout simplement beau. C’est une plage musicale dont on a peine à dire si elle est unique ou s’il s’agit d’une sauce faite de morceaux certes différents mais totalement complémentaires.

PROG ET POLITIQUE.

On pourrait se poser la question de la pertinence de l’immersion de la politique dans le rock progressif. Il ne s’agit pas d’une première. On parle beaucoup de la charge anti-trump effectuée par Roger Waters dans sa tournée actuelle “Us and Them” (plus qu’un mois à attendre !!!) ou à partir des années 80 avec ses charges contre Maggy Thatcher, on se souviendra aussi des incursions effectuées par Marillion dans le domaine, dans la période Fish ou dans la période actuelle (voir l’album F.E.A.R. ou dans l’immense “Gaza”). Dans ce le cas présent, Stuart Nicholson ne livre pas une charge pour ou contre le Brexit mais nous relate des faits que nous pauvres “continentaux” ne sommes probablement pas à même de saisir, à savoir tout le désarroi et l’incrédulité qui ont surgi tout au long de ce processus quasi invraisemblable ayant amené un peuple à donner une réponse incroyablement simpliste à un problème d’une énorme complexité, ainsi que toute cette perplexité qui a suivi cette décision et qui mine désormais la société anglaise. C’est le désarroi qui transpire tout au long de ces 45 minutes aux tempos en perpétuel changement, emportées dans un tourbillon de clavier, de choeurs épiques et de cette magnifique couleur vocale donnée sans faiblesse par un Nicholson au sommet de son art.

Certains enchaînements sont carrément effectués par des commentateurs qui communiquent bien tout le côté absurde de cette situation politique totalement aberrante, reflet imparable de l’absurdité croissante et de la consternation grandissante liée aux messages simplistes de la politique réduite à l’état de marketing.

CONCLUSION.

Je n’ai bien entendu pas encore eu l’occasion de les voir en live mais cette improbable erreur de rencontre spatio temporelle sera vite réparée car Galahad sera en concert à Alphen aan de Rijn aux Pays Bas le 22 juin. Je réserve déjà ma place pour aller voir ce qui nul doute fera l’objet d’un autre article en son temps. Quoi qu’il en est, comme vous pouvez le constater, en une seule galette, Galahad vient de me redonner le goût d’écrire. Si ce n’est pas important pour la planète, ça l’est pour moi.

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