Kangourou

Parce qu’il faut bien définir une catégorie qui reprend les thèmes qu’on n’a pas su classer ailleurs… Chroniques ou délires inclassables, voici le tiroir sans étiquette ni poignée…

Le vide de mon existence
est épais, tangible, gluant.
C’est le vide que j’ai créé.
Il s’infiltre dans les interstices de mon indigence.

C’est du vide qui colle, qui amasse, qui fige.
C’est du vide qui n’est pas vraiment vide,
Mais que je répands comme la plus jaune des danses.

Je ne mange plus, je ne vis plus.
Je miroite au fond d’une bouteille jaune.
Je ne ris plus, je ne digère plus,.
J’envie la plus volatile des faunes.

J’ai été conspué, meurtri, foulé du pied.
J’ai été consumé par mon propre spectre.
De nos jours, je survis.
Je suis un roi sans sceptre.

Elle a perdu la parole.
Elle a perdu son innocence.
Je n’ai jamais vaincu le bouclier de ses sens.
J’ai perdu le don de créer mon essence.

Elle a dû renoncer à la meilleure part de son existence.
Et je n’ai même pas à le faire, quelle chance.
La bêtise est une croûte,
Pire que l’imprévoyance

Je suis moi, je ne m’aime plus.
De personne je ne suis la chance.
Mais de personne je ne suis l’indigence.
Et si mes mots ne sont que l’expression de mes sens.

Je sais qu’elle est là,
Je voudrais être sa chance.
Mais je ne suis que celui qui l’exprime.
Celui qui n’est qu’un mime.

Je veux qu’elle soit ce que je ne suis plus.
Ce que je n’ai jamais été.
Ce que je n’en peux plus.
Je suis mon existence.
Je suis ce que fut ma panse.
Je suis un rien du tout…

Je suis un kangourou.

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