Amateur de musique depuis tout petit, j’ai aussi des chose à dire sur le sujet… Chroniques de concerts ou coups de coeurs divers, cette rubrique sent les notes.
[H2G2] Wesley Willis
Proposé par MrNeutron-84169 le 17/09/2007 ,Validé par 46835
[Prélude. Vous dégustez la vidéo. Puis vous lisez le reste de l’article pour comprendre cette impression de train qui vous est roulé dessus.]
Wesley Willis n’était vraiment pas comme nous.
D’ailleurs, maintenant il n’est toujours pas comme nous, puisqu’il est mort, et que nous non.
Enfin, moi, en tous cas. Mais si je continue je vais me mélanger les doigts dans les lettres et ça va vite ressembler à une propa de… heu… d’un type dont je dirais volontiers du mal si je n’étais pas un profiteur consensuel dépourvu de gonades.
J’en reviens à Wesley Willis. Evidemment, sur R42 on aime bien parler des gens qui étaient décalés de manière volontaire, des gens pour qui l’absurde est un art de vivre, une profession de foi (1), un sacerdoce ou une part de tarte au mouton (2). Il existe aussi des spécimens remarquables qui étaient remarquablement absurdes malgré eux, sans en avoir pleinement conscience, et qui ont laissé une trace stupéfiante dans le nonsense sans s’en douter.
Wesley Willis était de ceux-là.
Né dans la région de Chicago en 1963, Wesley Willis ressemblait au fils naturel de Francis et d’OJ Simpson (3) (4). Bâti comme la porte de Halle, se trouver à côté de Wesley Willis devait sans doute vous donner l’impression d’être a pied d’une tour de contrôle en période de tempête. Mesurant plus de deux mètres, frappé d’obésité, noir, il était affublé d’une sorte de ‘troisième oeil’ sur le front, qui était en fait un cal formé suite à son habitude de saluer ses amis et ses fans avec des coups de boule (5). Weslety Willis était frappé de schizophrénie extrêmement aigûe depuis la fin des années 80, mais il a tout au long de sa vie été persuadé qu’il était un artiste de génie ; l’histoire nous apprend qu’effectivement il a été extrêmement prolifique. Il a commencé comme clochard jusqu’à ce que ses “démons” intérieurs lui indiquent qu’il devait créer et “vivre ses rêves”. Il se lanca dans la musique, un peu comme certains se lancent dans un mur à bord d’une voiture dont les freins ont lâché.
Lancé le punk à la fin des années 80 avec son groupe “the Wesley Willis Fiasco”, Willis hurlait ses délires schizo obscènes dans des chansons aux titres aussi poétiques que “Spookydisharmoniousconflicthellride” (ça veut dire Françis en bas bantou, mais c’est aussi un poète vogon universellement méconnu), “Casper The Homosexual Friendly Ghost” (Casper le gentil fantôme homosexuel), ou “Pop that pussy” (“Explose cette chatte”). Leur histoire commune a tourné court car les membres du groupe ne supportaient plus ni les coups de boule, ni les crises de hurlement de Willis lorsqu’il était habité par ses “démons”.
Dès qu’il fut seul en scène, Wesley Willis entama une carrière à la créativité sans pareille ; en moins de dix ans il a enregistré pas moins de 50 albums et environ 1000 chansons.
Musicalement, Wesley Willis, ça ressemble à un ours sous extasy qui a emprunté son clavier pourri à Sttellla : son trip était de brailler ses textes ineptes en s’accompagnant de son synthé pourri et mettant l’un des quatre rythmes préprogrammés à la candence maximale. En analysant ses 1000 chansons, on s’aperçoit que la musique était toujours composée de deux notes différentes, seul le tempo variait vaguement. Mais là n’était pas le plus remarquable.
Wesley Willis était plein de haine en lui. Il y en avait… mais vraiment beaucoup.
On peut considérer qu’une bonne partie de ses chansons lui servait de défouloir zoophile ; on ne compte plus les chansons dont le thème central parlait de sucer la bite des tous les animaux de la création, ou éventuellement de leur sucer l’anus. Des dizaines de morceaux aux titres poétiques résolument inoubliables ont fleuri dans sa discographie comme les moisissures sur un yaourt en perdition : “Suck a camel’s dick”, “suck my dog’s dick”, “suck a cheetah’s dick”, “suck a doberman’s bootyhole” et j’en passe. L’arche de Noé, avec Wesley Willis, aurait été probablement la plus grande partouze de l’univers (mais le coup de boule final rend l’animal inutilisable après usage).
– Suck a European bison’s smelly ass!
Suck a woolly mammoth’s dick with Miracle Whip!
Suck a snow leopard’s ass with whip cream!
Suck a hyena’s spermy dick!
Suck a cheetah’s dick (4x)
Autre manie de Willis : dès qu’il aimait quelqu’un, il en faisait une chanson. On ne compte plus les titres dédiés à ces gens qui comptaient pour lui, et dans toutes ces chansons sans exceptions, il leur déclarait à quel point ils étaient “awesome”. Alanis Morrisette, Michael Jackson, Bill Clinton, Batman, Kurt Cobain, Oprah Winfrey ont tous inspiré à Willis quelques inimitables et impérissables vers :
You are a rocking maniac, you are a singing hyena (7)
You are a rock star in Jesus’ name, you can really rock Saddam Hussein’s ass
Alanis Morissette (4x)
You are my sweet woman to the end, you are my honey lover to the max
You are my sweetheart for years to come, you are so lovable to me in the long run
Autre rigolature : Wesley haïssait les super-héros et passait son temps à se mettre en scène en train de leur botter le cul et de leur mettre des coups de boule. “I whupped Batman’s ass” raconte pendant trois minutes comment il a botté le cul à cet enfoiré de Batman, mais il en a aussi eu à Superman, Spiderman et d’autres moins connus de ce côté de l’Atlantique. Tout de même : à ce point, c’est de l’art. A noter également que ses chansons se terminaient par des interpellations au public et des imprécations systématiques du genre “Rock on Chicago, Rock on London”, même (et surtout) quand il ne se trouvait ni à Chicago ni à Londres…
Le caractère répétitif et extrêmement stupide de ces textes a été extrêmement bien synthétisé sur un site qui crée à la demande des chansons aléatoires de Wesley Willis :
Willis a distillé ses coups de boule et ses chansons ineptes pendant une petite dizaine d’année avant de décéder d’une leucémie foudroyante. Il a eu le temps de nous gratifier d’autres hymnes carrément inoubliables tels “The Vultures Ate My Dead Ass Up” (les vautours ont mangé mon cul), “Eat that mule shit” (mange la merde de cette mule), “Cut the mullet” (coupe cette “mulle” où il pourfend tous les branleurs des années 80 qui se coiffaient comme McGyver), “Lick a Bulldog’s Nasty Asshole” (lèche le trou du cul pourri d’un bouledogue), “Rock and Roll McDonalmds” (où il raconte à quel point McDonalds c’est cool, sa bouffe fait bien grossir et il aime y donner des coups de boule), “Kiss my black ass” (embrasse mon cul de noir) et j’en passe. Il laisse aussi pléthore de dessins ineptes, de photos de poubelles et bien d’autres maléfices hallucinants.
Une oeuvre impérissable qui doit être consommée avec tout le recul nécessaire pour apprécier une merde dans tout ce qu’elle a de splendide.
Dans cent ans on dira : “Wesley Willis, à l’époque c’était déjà très mauvais, et ça n’a pas pris une ride”.
Il est à ce jour un des artistes les plus improbables de la galaxies et n’est pas près d’être remplacé (sous peine de coup de boule, évidemment).
Pour les curieux qui voudraient découvrir le phénomène :
http://www.artofwesleywillis.com
http://en.wikipedia.org/wiki/Wesley_Willis
Il existe des centaines de MP3 de Wesley Willis téléchargeables gratuitement à peu près n’importe où.
Rock on, R42.
Suck a Swedish polar bear tiny dick !
I whooped Mezcal’s ass !!!
(1) ça n’a rien à voir avec un gars dont le métier est de découper des organes, prouvez-vous seulement l’inverse du contraire
(2) c’est très bon avec du pus
(3) Non, pas le cousin de Bart
(4) Francis a toujours du mal à s’asseoir depuis ces moments déchirants d’anale passion
(5) véridique – mais pas “very dick”
(6) tu dois sucer : le cul d’un bison d’Europe, la bite d’un mammouth, d’un léopard des neiges ou d’une hyène
(7) tu es une dingue du rock, une hyène qui chante, une star du rock au nom de Jésus, tu peux faire bouger le cul à Saddam Hussein….. etc… etc…
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