…Où je m’étends quelque peu sur ma vie personnelle
Confinement jour frites au sucre.
Confiné, confiné, confinééé….. J’ai rêvé que j’avais perdu mon nez. Je mettais un masque inopinément fourni par la police , fabriqué sur base d’une chemise à moi (déjà c’est conceptuel), puis j’éternuais dedans…. Je l’enlevais et… Plus de nez. A la place une jonction bizarre entre des sourcils et une moustache ayant pris une telle ampleur que je ressemblais à un hybride entre le Capitaine Caverne et Voldemort… C’est con les rêves. Manquerait plus que je rêve que j’apprends le subjonctif imparfait à des poules.
Je me lève de plus en plus tard. Une vague impression d’urgence me saisit à l’heure d’assister au “daily meeting” sur skype, qui se déroule heureusement sans vidéo. Je me demande quelle serait la tête de mes collègues s’ils me voyaient dans ma tenue de travail. Comme je néglige même mes lessives de pyjama ces derniers temps, je me confectionne une sorte de pagne avec un essuie de bain (oui, confinopathes français, on ne dit pas “torchon”, ici ou dit un “essuie” avec une inclinaison vers la prononciation “essouuuuuiiiiiie”, c’est encore plus typique), des slashes (ça c’est des “tongues”) et mon vieux t-shirt Pink Floyd qui a l’air d’avoir été dédicacé par Syd Barrett en personne. Avec ma coiffure de bobtail ayant survécu à la tempête, je crains qu’un jour l’information ne fuite et que mes frais de représentation professionnels soient revus à la baisse.
Ceci dit, je ne les vois pas non plus mes collègues. Peut-être que de leur côté il vaut que je ne les voie pas en vidéo non plus…. Si les habitudes d’habillement en pleine #confinopathie persistaient, j’ai peine à imaginer à quoi ressembleraient les futures réunions de projet. Si elles ont jamais lieu à nouveau. C’est un autre sujet.
C’est dingue comme les gens ont peur. De tout. Je viens d’aller faire des courses, histoire d’accueillir décemment mes mini-humains alternés. Roooh…. Les gens sont pris de crises de panique à l’idée de toucher un caddie, de toucher un billet, de sortir même de leur voiture. S’ils pouvaient, ils éviteraient même de toucher le sol. J’essaie d’imaginer un monde déconfiné où tout le monde porterait des semelles anti-gravité, porterait un exo-squelette avec répulseur. Un monde où le sens du toucher finirait complètement par disparaître. Ou le plus simple câlin serait considéré comme un attentat. On flotterait dans des bulles qui n’éclateraient pas au moindre choc. 7 milliards de balles magiques sur la planète…
Décidément j’ai trop d’imagination.
Mais bon. Je suis content. Les kids sont revenus. Je vais pouvoir à nouveau exercer la parole. Parfois j’ai l’impression que c’est une faculté qui est devenue optionnelle, comme le sens du toucher d’ailleurs. Même entre nous on ne se touche plus. C’est déjà devenu une habitude ancrée. Le câlin va-t-il devenir une comportement surveillé, rationné ? Verra-t-on fleurir des tickets de câlin ? Du marché noir de câlin ? Du calin frelaté, de contrebande, fabriqué dans des caves et revendu sous forme de comprimés ? Brrr…. Dystopie confinopathe. La réalité a déjà rattrapé toute forme de fiction.
En attendant c’est le week-end. C’est comme la semaine. Il fait beau, on dort, on va faire les courses, et on reste devant des écrans. La différence ? Pas de Jack Abott le midi. C’est pour ça que c’est la “fin” de la semaine. Je vais tous mourir. Jusque lundi, pour entamer la semaine 7…. Semaine 7, quand même. Ces semaines ont été les décennies les plus longues qu’on ait jamais connu…
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