Confinopathie

…Où je m’étends quelque peu sur ma vie personnelle

Confinement, jour avant une nouvelle ère pas encore identifiée.

J’ai virtualisé mon dimanche. En fait je ne sais même pas vraiment s’il a eu lieu. Mon lit s’est réveillé en sursaut, et quand je suis allé à la salle de bains, j’ai eu l’impression d’être tiré par la chasse d’eau.

Je m’ai l’impression que tous les verbes se deviennent pronominaux. Ca s’en deviendrait presque inquiétant. Je m’ouvre le frigo. Je m’allume la télé. Je m’écris des conneries sur facebook. Que tout cela s’est curieux. Heureusement le R semble s’être revenu sinon je vous ne pourriez plus vous me suivre. Moi. Vous. Je ne me sais plus.

J’ai vu un documentaire sur un isolé confiné à la plage, ça s’appelait Seul au Monde. Un truc bizarre où Forrest Gump à moitié nu parle à un ballon de volley nommé Wilson. “Quoi de plus normal”, me suis-je permis de dire à Roméo la Senséo avant de m’avachir à nouveau sur Ivan le divan.

Je donne tellement de prénoms à mes objets usuels que je me demande si ce n’est pas eux finalement qui vont me donner un nom d’objets quand ils parlent de moi quand je ne suis pas là. “Hé, t’as vu, c’est ‘Grille-pain l’humain’ ! Non c’est ‘pantalon à pince l’homo sapiens’ !” Gné gné gné. Qu’est-ce que c’est con un objet, franchement.

J’ai continué à essayer d’énumérer mes amis imaginaires. J’ai pensé à Anneke Zut-Pompadour, par exemple, en me délectant avec un certain sadisme parce que même taguée ainsi, elle ne pourra même pas me liker. Mouahahahaha. Pensée quand même. A la fin du confinement, on sera plus vite à Saint-Gilles qu’à Lyon, et on se fera enfin un flash mob à son comptoir avec tous les atteints de #confinopathie qui traînent sur mes billets idiots.

Ceci dit j’ai aussi découvert grâce à Delphine qu’on pouvait acheter des meubles en plein confinement. A condition d’être rapide. Chouette, je vais avoir plein d’étagères pour ranger ma collection de conseils d’administration d’intercommunales, d’ongles incarnés de limaces ou de photos dédicacées de Victor Newman.

Bon. Je vais faire quoi maintenant ?

Oh tiens, si je tombais amoureux ?

Tiens c’est une idée, ça. Je m’y mets tout de suite.

Ah non, ça n’arrive qu’à 6h15 et trois secondes et demie.

Mince. Faudra que je me mette mon réveil plus tôt demain. Enfin finalement, c’est quand demain ?

Et Pluto, quelqu’un a des nouvelles?

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