Vacances littéraires

Parce qu’il faut bien définir une catégorie qui reprend les thèmes qu’on n’a pas su classer ailleurs… Chroniques ou délires inclassables, voici le tiroir sans étiquette ni poignée…

Vacances, ma joie.
Vacances, parenthèses ludiques dans l’inextricable phrase d’un quotidien dépourvu de ponctuation.
Vacances, où êtes-vous ? Que ne deviendez ?
Juillet est mort, août est en pleine croissance.
Et moi, je n’en ai même pas profité.
Je suis jaloux de vos destinations de rêve, je suis envieux de vos couchers de soleil sur d’improbables lagons.
Je bave devant vos lénifiantes diapositives à base de dépaysement bien mérité…
Brrrrr.

Non, plus de vacances pour le Régis.
Moi je rêve de destinations de vacances improbables, disgracieuses, infréquentables.

Je rêve de tour d’Europe des plus belles toilettes de stations d’autoroute.
Je rêve de visites de station d’épuration en grève.
Je rêve de faire la tournée des châteaux d’eau.
Vous avez le club Méditerrannée ? Moi j’ai le club merdique surrané.
Je rêve de voyage désorganisé, de séjour “all exclusive”.
Je rêve de séjours longue durée dans des files interminables aux caisses de supermarchés qui vont fermer.
Je rêve de week-ends avec Michel Daerden pendant une grêve des brasseurs.
Je rêve de ports surpeuplés vécus depuis l’intérieur d’un conteneur métallique fermé et laissé en plein soleil.
Je rêve de croisière dans une barque au large de la Louisiane.

Vacances, loisirs inoubliables.
Je ferai tous les festivals impérissables.
Le festival régional des collectioneurs de plaques d’égoût.
Un festival des mouchoirs en papier usagés.
Le congrés national de ceux qui préparent du thé avec des pansements usagés.
La bourse aux trognons de choux.
Le festival galactique du retrait de permis de conduire.
Le salon de la moisissure.
La bourse d’échange aux organes.

Vacances.
Moments terrifiants passés à me demander
“Tiens, qu’est-ce que je ne vais pas faire, aujourd’hui ?”

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