J’aime aussi produire des rimes. Approximatives ou pas…
Dans un gigantesque camion
Voyageait un jour un citron.
Il avait frais sous son casque,
Et bien que d’humeur fantasque
Son pelage ébréché d’oignon
Faisait transpirer les moignons
De quelques incendies pubères
Qui voyageaient en pomme de terre
En traversant le Vatican
Pour acheter du pemmican.
La saison bénie du citron
C’est quand il pleut des cyclotrons
Et quand les salopettes en skaï
Pleurent des brouettes d’écailles.
Et notre bon ami l’agrume
Tout en dévorant le bitume
Dans son véhicule vrombissant
Buvait des litres de pisang.
Il pensait fort à s’envoler,
A explorer le bout de ses pieds
Dans un sac en toile de crapaud
Qui ne laisserait pas passer l’eau.
Ankilosé par sa moustache
Qui sentait trop fort la pistache,
Le capitaine des morpions
Etait de la graine de champion.
Il sentait fort la peinture rouge
Achetée à Boussu-Elouges (1)
Et repassait des pets tout froids
Avec un fer en os de loir.
Il se demandait avec effroi
Ce qu’il faisait dans cette histoire.
Le citron à tombeau ouvert,
Prenant la route vers l’enfer,
Fit au camion un grand écart
En dépassant un autocar.
Les pneus du monstre éclatèrent
Et le véhicule se mit à l’envers
Avant de rouler sans malice
Tout droit vers le précipice
Ou il tomba avec lenteur
Pour s’écraser comme du vieux beurre.
Le commandant De Nève attentif (1)
Usant de ses superlatifs
Décrit la scène avec sang-froid
En expliquant encore une fois
Qu’un usageur inattentif
Est un danger contemplatif
Pour la circulation urbaine
Qui roule sans savoir qu’il freine.
Et bardaf c’est l’embardée.
Citron pressé, c’est la fessée.
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