…Où je m’étends quelque peu sur ma vie personnelle

Définitivement, cette période de #confinopathie, j’ai toujours senti qu’elle allait amener des bouleversements totalement irrémédiables et rouges.

La nouvelle la plus grave du monde est tombée. Les Feux de l’Amour c’est fini. Horreur. Ablation de mon dernier repère temporel. Comment vais-je maintenant savoir qu’il est midi ? C’est abominable. Impossible de rester sans rien faire. Là, c’est plus qu’on va tous mourir, c’est qu’on va carrément cesser d’exister. Sans Victor, Nikki, Jack et les autres ? Jamais. Vite un remède.

C’est ainsi qu’après concertation avec Véro, qui décorait déjà mon mur ces derniers mois telle une mosaïque d’improbables post-its collés sur un frigo hors service, nous décidâmes que se présentait l’opportunité d’imaginer une séquelle à cette série saga antédiluvienne, genre « les feux de l’amour confinés 2.0 : la revanche qui tue ». Une nouvelle histoire avec un concept de démarrage virtuel sous restrictions gouvernementales. Une histoire qui ne pourrait pas se dérouler autrement que telle qu’elle aurait pu se dérouler autrement, et réciproquement.

Synopsis.

Vÿktør et Nÿqqui se connaissent vaguement depuis de longues années, sauf qu’ils ne se connaissent pas, sauf que si, un peu quand même, mais pas trop. Genre ils ont fait plus ou moins les mêmes conneries, connaissent plus ou moins les mêmes psychopathes, et dysfonctionnent de manière fortement analogue. L’une chipote avec des trucs en métal tandis que lui farfouille avec des collections de données. Lui fait du marché noir et échange de la confiture contre des chemises servant à fabriquer les masques. Elle fait de la contrebande de violoncelle avec des indiens sans plumes.

Totalement incapables pendant de long mois de se décider à communiquer de manière directe, ils préfèrent dialoguer sur les murs facebook des uns et des autres à coups de calembours tous plus invraisemblables, avec l’empathique concours d’une improbable tripotée de ravagés du bulbe au sein de laquelle ils font semblant de ne pas s’ignorer.
Un jour l’un des deux (faut pas tout spoiler non plus) se décide d’envoyer à l’autre quelques subjonctifs très imparfaits afin de mettre un terme à cette méconnaissance mutuelle contre nature. Tout ça à distance, évidemment, nous sommes toujours en plein confinement. Les événements se précipitent.

7h17 : premier contact écrit. Facebook se voit immédiatement obligé d’acheter un nouveau cloud pour abriter ce nouvel afflux de production littéraire ayant la particularité de contenir plus de non verbal que de mots construits

7h21 : faillite instantanée d’un fournisseur de téléphonie ayant oublié qu’il existe des gens pour qui « forfait illimité » est un avantage extrêmement hasardeux à accorder à des gens qui n’ont VRAIMENT aucune limite

7h27 : le choc émotionnel est extrêmement puissant. Un nouveau concept de mousse au chocolat virtuel finit de parachever l’établissement d’un partenariat devenu totalement inévitable

7h31 : les modalités de garde alternée de la nouvelle famille recomposée virtuelle sont réglées à la minute près jusqu’à la retraite des arrière-petits-enfants

7h32 : une conférence de presse est donnée afin de prévenir le monde du tsunami qui l‘attend suite à la mutualisation impressionnante d’une énergie créatrice qui va promouvoir de manière permanente et universelle le mot « arrindjîs »

7h37 : lassé de cette concurrence déloyale, Mark Zuckerberg propose à Vÿktør et Nÿqqui le rachat de facebook pour un bitcoin symbolique afin qu’ils se démerdent avec leur facebook privé. Y’en a marre, quoi, les autres n’arrivent plus à en placer une

7h54 : Les écoles ont rouvert. Vÿktør et Nÿqqui sont portés disparus jusqu’à la sonnerie de fin des cours. Ils réapparaissent mystérieusement, un sourire crétin irrémédiablement tatoué sur leur visage benêt

Bon. Je reconnais que pour les spectateurs c’est fort peu pour en faire une saga qui va occuper les esprits confinés tous les midis. Mais quand on n’a plus mal, quand on n’a pas peur et qu’on s’en fout, on est bien capable d’improviser.

N’empêche.

Vivement qu’on puisse vraiment déconfiner.

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