Parce qu’il faut bien définir une catégorie qui reprend les thèmes qu’on n’a pas su classer ailleurs… Chroniques ou délires inclassables, voici le tiroir sans étiquette ni poignée…
Moi, parler de foot ?
Ben oui, pourquoi pas. Je ne suis pas un footeux très assidu, mais quand les grands événements ont lieu, ça m’arrive de m’y intéresser…
Cette défaite face au Pays de Galles en quarts de finale à l’Euro 2016 reste encore au travers de la gorge des supporters des Diables Rouges. Je m’étais donc exprimé sur le sujet. Il semble même que ça ait plu, car par l’intermédiaire de mon ami Xavier, je me suis retrouvé publié sur le site suisse “Carton Rouge“. Expérience peut-être unique, mais toujours intéressante…
Je suis comme tous les supporters belges : en deuil d’enthousiasme. On s’en remettra. Goffin est toujours en course à Wimbledon alors que Djoko est sorti : il y a toujours moyen de continuer à s’enthousiasmer. Le Tour de France vient de commencer, et les J.O. pointent leur nez. Pourquoi ne pas utiliser cette énergie inemployée ?
Il est probable que ce soit la dernière fois cette année que j’ai envie de parler de football. Mon enthousiasme pour le ballon rond se manifeste surtout lors de grandes compétitions internationales. Je n’ai pas cet élan émotionnel qu’à mon épouse pour les performances du Sporting Hennuyer (exemple au hasard) qui ne se manifesterait qu’au cas très hypothétique où Mouscron-Péruwelz se qualifiait pour les demi-finales de la Champions League. Mais bon, j’ai un avis, et vous savez tous qu’un avis, c’est comme un trou du cul, tout le monde en a un, mais la plupart se contente de s’asseoir dessus.
Faut-il virer Marc Wilmots ?
Je n’ai pas d’avis. Ses statistiques montrent qu’aucun coach fédéral n’a jamais fait mieux que lui. Il n’a sans doute pas pu tirer le meilleur d’une telle sélection de talents individuels et d’en faire une équipe. On est d’accord. Mais est-ce à lui de payer les pots cassés ? Une génération de joueurs surpayés, surentraînés par leurs employeurs, peut-elle s’illustrer dans un collectif artificiel dans un but quasiment bénévole ? Je ne crois pas.
Face à des teams qui n’ont que leur cœur à offrir comme le Pays de Galles (à l’exception de Gareth Bale que, sauf erreur de ma part, je n’ai pas vu en quarts de finale !) ou cette magique Islande, que pèse cette somme d’individualités qui n’attendent que leur prochain contrat face à des quasi-amateurs qui font parfois banquette dans des clubs de sous-top, mais qui se battent chaque jour pour ne serait-ce que terminer un match ?
Qui aurait fait mieux que Marc Wilmots ? Franchement, je n’en ai aucune idée. En Belgique, on est heureux quand l’équipe gagne, mais on en furieux quand elle perd. On n’a jamais autant gagné que ces quatre dernières années. Imaginez le scénario où des brêles du genre Leekens, Meeuws ou Vandereycken (en tant qu’entraîneurs, je précise !) soient restés aux commandes ? On en serait plus loin ? Wilmots avait au moins la légitimité d’avoir connu un vrai haut niveau, tant avec son club qu’avec son équipe nationale. Et de parler les trois langues nationales, tout sale wallon qu’il est. Oui, l’histoire est pavée d’erreurs de casting. Ah, si Raymond Goethaels, Guy Thijs ou Robert Waseige avaient pu disposer d’un tel réservoir de talents à leur époque… Mais ils ont fait avec ce qu’ils avaient. On ne peut pas reprocher à Willie de n’avoir pas pu fédérer un peu plus une équipe avec le peu de temps et le peu d’expérience dont il disposait. Merde, quoi, il y a 14 ans il était encore sur le terrain et on lui refusait un goal face au Brésil, futur champion du monde.
Alors bravo pour ceux qui le descendent en flammes, mais qui aurait fait mieux ? Un coach étranger ? On n’en a eu qu’un, c’était une catastrophe. Qui d’autre aurait eu la légitimité de mener les Diables Rouges ? Michel Preudhomme ? Oui, peut-être, mais même lui, il lui a fallu des années pour mener le Club de Bruges à la finale, après plusieurs échecs. Hein Vanhaezebrouck ? Peut-être, mais il eût fallu qu’il commence plus tôt. Gerets, Vercauteren, autant de noms qui ont leur légitimité à la fois en tant que joueurs et entraîneurs, mais qui n’ont pas ou très peu eu la possibilité de montrer ce qu’ils valaient en tant que fédérateurs d’un groupe puissamment hétérogène…
Alors qui ???
Qui peut présenter des qualifications qui lui assureraient une légitimité depuis le banc qui permettrait que ces individualités se transforment en équipe ? Et qui ait en plus un diplôme d’entraîneur ?
Tracé plat. Silence radio. Plus personne ne la ramène.
Le futur.
En terme de talents, d’après ce que je constate, c’est loin d’être fini. Plusieurs de nos diables sont encore assez jeunes pour vivre plusieurs grandes compétitions internationales. D’autres sont à la fin de leur carrière. Je ne vois malheureusement pas Vincent Kompany revenir à un top niveau incontestable. Le pauvre Laurent Ciman, que je considère comme un des seuls diables à s’être bien battu contre l’Italie, je ne le vois pas revenir non plus. Mais pour le reste, je trouve que le réservoir est encore très riche. Mais il faut à nouveau attendre. Prochain objectif : la coupe du monde 2018. En Russie. Wouaw, ça fait vachement envie. J’étais tellement content de voir cette Russie éliminée si tôt dans le tournoi suite au comportement abject de leurs “supporters” durant cet Euro. Mais donc il va falloir se battre pour seulement aller demander l’hospitalité à ces bouchers ?…
Willie, je ne te brûle pas ; objectivement, ton bilan, même s’il nous fait garder un goût un peu dégeulasse en bouche, est le meilleur de tous ceux qui ont occupé ta fonction. On pourrait dire que Guy Thijs, en terme de représentation, a fait mieux, mais on a vite oublié les galères et les concours de circonstances qui ont précédé des moments historiques comme la finale de l’Euro 80, la demi-finale au Mexique 86 ou même la victoire improbable contre l’Argentine en ouverture du Mundial 82, qui fut le premier match des Diables dont je me souvienne en tant que spectateur. Précédé et suivi… Tu étais, à ce poste, le meilleur homme de la situation.
Mais maintenant, que voulons-nous ? Rester cette nation fragmentée et presque pathétique à l’heure de négocier de grands rendez-vous ? Ou progresser, ce qui signifie exprimer au mieux un collectif quasi inexistant à partir d’une incroyable somme de talents individuels ? Courtois, Hazard, Nainggolan, ils sont encore là pour de longues années, il y a vraiment moyen d’en faire quelque chose. Mais pour cela, il faut quelqu’un qui ait vraiment une expérience de gestion humaine. Alors oui, j’ai tendance à plébisciter un Michel Preudhomme. Mais le voudrait-il ? Il n’est plus si jeune, Mimich, et on peut comprendre qu’après s’être tant battu, il préfère passer à autre chose. Qu’on le laisse un an savourer ses lauriers de champion de Belgique bien mérités. On n’est plus au temps où on peut voir en lui l’entraîneur du futur, il aurait fallu y penser avant.
Mais si c’est pas lui… Hé bien laissons Willie prendre un peu d’expérience. Ce semi-échec qu’est l’Euro 2016 est peut-être l’expérience qui lui manquait ; bouffer un peu de vache enragée lui permettra peut-être de devenir plus exigeant et de gagner cette dimension de fédérateur qui semble lui manquer pour l’instant.
Ma conclusion.
L’Euro est terminé pour la Belgique. Il y a eu du très bon, et du très mauvais. Il n’y a pas eu de nuance. On en retiendra ce qu’on veut, et personne ne sera d’accord sur un bilan général. J’en retiens que j’ai vibré à maintes reprises, et j’ai eu envie de pleurer à d’autres. Je ne suis jamais resté indifférent.
La France, elle, je ne lui souhaite vraiment aucun mal. Mais j’aimerais tellement voir l’Islande récompensée pour son courage et son collectif basé sur une somme relativement grotesque de talents individuels financiers. En finale contre le Pays de Galles. Et la France écrabouille l’indémodable Allemagne en petite finale.
On peut rêver, non ?
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