Le Cervelas

Si Michel Delpech était né en Belgique, il aurait chanté “Le Cervelas” plutôt que “Le Chasseur”

Bily Drucker

Il se faisait tard, on avait la gerbe
On avançait vers le marché aux herbes
Après la biture…

C’était l’heure d’une envie pas nette
De s’enfiler une mitraillette
A la friture…

Les rescapés, gerbaient partout, sur les poteaux…

Par-dessus les gens,
Qui attendaient
Que Bily prenne commande

Sur un billet de cent
On se demandait
Qu’est-ce qu’on allait manger…

“Une brochette d’agneau
Ou un vol au vent
Pour ces anthropophages ?”

“Et ton cervelas
Tu le veux dans le gras ?”
Pour le foie quel carnage…

(Petit pont…)

Ma mitraillette dans les mains
Du gras, de la viande et puis du pain
Je me mets à table…

Le cervelas qui sort du pain
Me fait penser à un lapin…
Inénarrable…

Je me disais : “Il manque du sel, sinon c’est bien…”

Par-dessus les gens
Qui déguinsaient
De cette guindaille sauvage

On s’en retournait
Pour se reposer
De travers vers la Cité…

Faisant un dernier rot
C’est en titubant
Qu’on appelait l’ascenseur (1)

Les couloirs sentaient…
Bientôt le soleil brillerait…
De ma vie quelle belle page…

Et ces étudiants
Qui vivaient si bien
Là-haut, dans ces étages

J’aurais bien aimé
Parmi eux rester
En oubliant mon âge…

(1) ( “Ascenseur !!!” – bien, Bleu !)