Gaston le Lapin est un personnage fictif dont les aventures ont été confectionnée sur à un délire collectif des membres de Coucougamin.
(Auteur : Jean-François Lumens)
On ne peut pas dire que Gaston était de bonne humeur ce matin.
Trois fois que son rouleau à ordures le réveillait avant l’heure de la pause Cécémel. En plus, se dit-il, Cécémel n’est même pas identifié par le correcteur d’orthographe de ma lampe à chats. Ce n’est que lorsqu’il eut tourné la tête que Gaston aperçu le roi.
-” Aaaaaaaaah, il m’a fait peur ce con, !”.
C’était une pièce de 20 francs. Gaston était encore rentré bourré et s’était endormi dans sa tirelire à méduses. D’un geste académique il écarta les têtards qui lui remplissaient les oreilles; plus jamais il ne sortirait avec les grenouilles bleues amphibies. Elles lui n’arrêtent pas de lui remplir les poches de bigoudis à courgettes. Lui qui préférerait de loin recevoir une ou deux forêts tropicales. Mais bon, autant leur demander un cliquetis en lycra, un impôt sur les hirondelles ou une vague à contrastes ! Mais qu’importe, Gaston secoua son sac à puces.
Aujourd’hui, le commandant l’avait chargé d’un mission aussi importante qu’insurmontable. Il devait passer les trois épreuves ultimes de sa nomination au grade de haut gradé: il arriverait ainsi à l’antépénultième échelon de la hiérarchie de son escabelle des champs. Il lui fallait se rendre successivement à la poste, à la commune et au commissariat de police de Neufchâteau sans y perdre son sang-froid.
Après avoir revisionné toutes les comédies satyriques de Philippe de Dieu-le-veut, Gaston remplit son désarroi de filtres à mazout et feignit d’être prêt pour mieux déconcerter son voisin. Cependant, quelque chose le dérangeait : la boulette sauce tomate de la veille lui obstruait l’anus arrière. Cela collait comme une crotte de nez sur le doigt et il allait devoir faire avec cette gêne insupportable.
Gaston remarqua qu’il pleuvait des cortex depuis que l’asphalte s’était poly-insaturé en girafes imputrescibles. Encore une mauvaise blague de Marjorie -27 ans, manager d’un centre Carglass- qui ne l’impressionna nullement et c’est la démarche légère qu’il sortit de son hélicoptère à convictions.
L’édifice se trouvait face à lui, la porte entrouverte pour laisser sortir les diagonales affamées et Gaston pénétra dans le bureau de poste… Au sourire du guichetier, Gaston compris immédiatement qu’un piège avait été manigancé par une de ses intuitions féminine. Il se déguisa donc en Ring Est pour mieux se dissimuler dans la file de pamplemousses. Tout se déroula comme son tapis de salle-de-bain et, après seulement 3 démarrages en côte, Gaston arriva en tête de queue.
Il commanda rapidement une douzaine de timbres de voix et les régla sur une note de bas de page pour pouvoir sortir sans se faire marquer. Sa première épreuve était terminée. Mais l’administration communale était à l’autre bout de la rue… Gaston ne voulait pas la traverser à cause des tartes al d’jotte carnivores qui jonchaient le sol. Il emprunta donc la passerelle à passereaux, se connecta sur AOL, y commanda un motoculteur dédicacé par David Crockett et atteignit ainsi sa destination. Le coiffeur de la prison communale l’accueillit à bras découverts.
Sa chemise en sumac avait de larges auréoles sous les oreilles et Gaston comprit qu’il ne sentirait probablement jamais plus ses pneus à tartiner. Il regardait un écran total que Gaston ne pouvait voir (perdrait-il un jour sa vilaine son habitude de toujours marcher à reculons ?).
-” Belgioum touponnts” dit l’écran.
-” Avez-vous un permis de brouillard africain ?” demanda Gaston
L’employé communal lui demanda s’il avait apporté son verre de vin. Gaston le lui tendit et l’employé le plongea immédiatement dans l’obscurité. Gaston reçu en échange le froid de canard qui lui servirait de certificat temporel temporaire.
Tout se déroulait donc sans encombrement de circulation mais le plus dur restait à vernir : il devait pisser. Et ce n’est pas peu dire quand on est un lapin, mais cela tout le monde le sait.
Le trajet jusqu’au commissariat se déroula sans problèmes puisque Gaston avait récupéré son pousse-pousse break TDI de 110CV. Il réquisitionna donc l’écurie du commissariat pour les atteler. Son caleçon terminait de se décharger; il le détacha donc du kit nez-libre branché sur l’allume-cigare et sortit d’un pas confiant de son véhicule urbain de ville citadine. Les cochons de l’espace n’étaient pas encore arrivés.
Gaston avait donc un peu d’avance sur le programme télémoustique et il en profita pour s’extasier devant la photo de Miss Moule-farcie qui figurait à l’entrée du commissariat. Il apprit par coeur les 12056 premières décimales de la fraction 1/3, prit son élan et sauta, non sans mal, par dessus la rigole.
Arrivé en haut des marches, il cria “Hauteur” juste à temps pour que le commissaire qui arrivait à l’instant ne puisse l’emprisonner sans passer par la case départ. Gaston entra dans la salle d’attente sans certificat et s’adressa au premier policier qu’il aperçu. Il cachait un bac de bière derrière chaque oreille, ce qui redonna confiance à notre héros. –
-“Bonjour Monsieur l’agent”, se forçat-il à dire poliment, “avez-vous du sang-froid ?”
-“L’eusses-tu cru que ton père fut la peint ?” répondit l’animal en ricanant sur ses chaussettes en charbon.
C’en était trop de telles conneries, on le faisait vraiment trop chier. Gaston perdit tout contrôle technique, leva un bras menaçant chargé de sirop de Liège sulfurique et explosa:
-“AAAAAAAAHH, MAIS JE VAIS LE TUEEEEEEEEEER, !”
Mais une douce et tendre voix se fit entendre derrière lui et lui susurra à l’oreille:
-“Gaston, tu dois apprendre à respecter les capsules de bière qui se dévissent. Tout être vivant à droit à un pontage coronarien.”
Gaston le lapin se retourna et quelle ne fut pas sa stupeur bleue:
-“Nom-di-djou Jarod ! Qu’est-ce que tu fout là ? ? ? ”
Mais Gaston se rappela que qu’on était Dimanche, et quoi qu’il arrive, tous les Dimanche, Jarod passe au poste. Ce dernier enchaîna :
-“Ils ne font pas des crêpes chez toi ?”
-“Pratiquement, oui !”
-“Et la pompe à saindoux ?”
-“Jamais chez le docteur !”
-“Et personne ne s’inquiète de ça ???”
Gaston savait où il voulait en venir mais n’avait pas reçu d’autorisation pour y arriver. Jarod était camouflé en photocopieuse de pare-brise, ce qui était particulièrement efficace pour s’introduire incognito dans n’importe quelle artère fémorale. Mais tout cela signifiait que Sam et Belley allaient bientôt arriver, il ne fallait donc pas attendre une double année sextile pour que son attelage désarçonne le glas.
Gaston remplit donc sa contenance, commanda prestement son sang-froid et obtint le boudin noir qu’il espérait tant.
-“Finalement, c’était fastoche “, pensa-t-il presque déçu en rassemblant ses émotions en ballotins de douze: Gaston commençait à en avoir marre de ces épreuves de tapettes qu’on lui imposait pour des prouts de moules conchyliculteurophiles.
-“C’est là toute l’ambition qu’ils ont pour moi ??? Je suis quand même LE Gaston.”
Il voulait du vrai, du pur et dur, que du sang d’orties épileptiques couvre le sol après chacune de ces victoires alpines. Et le monde devait trembler derrière sa feuille de choux car Gaston avait des ambitions !!! Et quand Gaston a des ambitions, et bien, on peut dire qu’il a des ambitions.
Mais Gaston s’immobilisa soudain, les bras levés en signe de victoire et de défi. Un cercle à l’extérieur duquel tout était noir apparut sur l’écran. Il commença à rétrécir, le noir couvrant progressivement une grande partie de l’image. Bientôt, il ne laissa plus apparaître que le visage triomphant de Gaston alors que par dessus vinrent s’imprimer en grande lettres blanches les mots
“FIN DE L’EPISODE”.
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